Tom Boudeweel sur la crise à Bruges : « L’ADN du Club est perdu et l’équipe ne dégage pas de joie de jouer au football »
Club Brugge : Une saison en dents de scie culminant dans une défaite glaciale en Conference League
Club Brugge connaît une saison de hauts et de bas et hier soir en Conference League, la température est même descendue sous zéro : une défaite 2-1 en visite chez le modeste Molde de Norvège. Notre commentateur sportif, Tom Boudeweel, essaie de mettre le doigt sur la blessure de Bruges.
Les joueurs et l’entraîneur Ronny Deila semblaient remarquablement abattus après la piètre performance à Molde. « J’ai entendu dire que Deila avait sévèrement critiqué dans le vestiaire après le match, en fait pour la première fois cette saison. La question est de savoir si cela aura encore un impact. Peut-être aurait-il dû le faire un peu plus tôt », dit Tom Boudeweel.
Cependant, notre commentateur de football ne veut certainement pas dire que tout est la faute de Deila. « Il a certainement sa part de responsabilité. Contre Gand, il a déjà fait des remplacements étranges et hier encore, il a pris des décisions tactiques inhabituelles à la mi-temps et a constamment bougé ses pions. Il n’y a pas d’automatismes. «
« Cela n’augmente pas non plus la confiance. Alors qu’un groupe dans une spirale descendante a justement besoin de confiance et de stabilité. Après 45 matchs et dans la période la plus importante de la saison, il n’est plus temps de jongler avec des variantes tactiques qui n’ont peut-être pas été pratiquées. »
« Mais il faut aussi regarder le groupe. Ça ne va pas bien au Club Brugge depuis environ 2 ans. Et pendant ce temps, il y a eu différents profils à la tête du groupe qui n’ont pas réussi, alors que le groupe est resté largement le même. Donc, je pense que le problème est plus profond que juste l’entraîneur. »
Le manque d’ADN et de combativité au sein de Club Brugge
Boudeweel constate que Club Brugge se trouve à une croisée des chemins important. « Dans sa structure, il doit rechercher la stabilité et les bonnes pièces du puzzle. Et en matière de connaissances footballistiques. Si vous comparez ce qui est en place maintenant avec Vincent Mannaert, c’est beaucoup moins bon. »
« Le club n’a toujours pas de responsable sportif. Il faut déjà penser à la saison prochaine, car on ne peut pas continuer à patauger comme on l’a fait pendant déjà deux saisons. »
« Il n’y a pas de vision, pas de plan de bataille, pas de variation. Il manque de dynamisme et de combativité. L’ADN de Club Brugge n’est plus visible depuis 2 ans. Il faut maintenant prendre des décisions sur la direction à suivre et ensuite recruter les personnes appropriées. Car tel que c’est en train d’évoluer, je crains que Club Brugge continue de dégringoler. »
Le noyau flamand-néerlandais, gardien de la continuité, s’effrite
Les joueurs qui dans le passé protégeaient l’ADN du club ne sont plus là. « Autrefois, vous aviez un noyau flamand-néerlandais avec des gars comme Vanaken, Rits, Vormer ou Mignolet. Ils unissaient le groupe et laissaient des joueurs comme Diatta faire leur travail. C’est eux qui assuraient la continuité. »
« Mais Rits ou Vormer ne sont plus là et Vanaken n’est pas vraiment un meneur. Il ne reste pas grand-chose. Club Brugge est devenu un club vendeur et cela se voit. Les joueurs qui viennent maintenant ne viennent pas pour Club Brugge, mais pour eux-mêmes et pour faire un transfert. »
« De cette manière, vous ne créez aucune affinité avec votre public et avec votre club et vous ne formez plus une équipe. Cette équipe ne dégage également aucune joie de jouer », observe Boudeweel, qui donne tout de même espoir à Club pour le match retour. « Car ce Molde est en principe bien une carte à jouer. Les 20 premières minutes de Club hier n’étaient certainement pas mauvaises. »
Avec tout ces défis à relever, il est évident que les jours à venir seront cruciaux pour l’avenir de Club Brugge. Reste à voir si les ajustements nécessaires seront réalisés pour redonner à l’équipe son identité et sa force d’antan. Une chose est certaine : les supporters comme les experts seront là pour suivre ces changements et espérer un renouveau.