Pourquoi le Zwanzederby attire-t-il même Edwig Van Hooydonck au stade ? « Tout le monde se rend compte que c’est unique

Même Constant Vanden Stock n’a pas réussi à le convaincre. L’ancien vainqueur du Tour des Flandres Edwig Van Hooydonck est ce soir le témoin privilégié du premier Zwanzederby (RWDM-Union) depuis plus d’un demi-siècle en 1ère division. L’ancien coureur de haut niveau est originaire d’Anvers, mais il a toujours été supporter à Molenbeek. « Quand je le dis à mes amis, ils se moquent de moi », dit-il.
Après plus d’un demi-siècle, le Zwanzederby fait son retour en première division.
Une présence remarquée ce soir au stade Edmond Machtens du RWDM : Edwig Van Hooydonck.
« Oui, je serai là », affirme l’ancien double vainqueur du Tour des Flandres et oncle de Nathan Van Hooydonck. Bien que Eddy Bosberg n’a pas eu à s’éloigner de ses compagnons de route cette fois-ci, mais plutôt de son fils de sang.
« C’est un fan de l’Union, lol », explique-t-il. « Nous nous rencontrons avant le match, mais dès que nous entrons dans le stade, c’est chacun pour soi. Il se dirige alors vers la gauche – vers la tribune de l’Union – et je me tourne vers l’autre côté, pour m’asseoir avec les fans du RWDM. »
Lorsque je dis à mes amis que je vais soutenir le RWDM, ils me regardent de travers.
Deux supporters d’un club bruxellois, mais la famille Van Hooydonck n’est pas du tout originaire de la région. Le père Van Hooydonck est né et a grandi à Anvers.
« Quand je dis à mes amis ici que je vais soutenir le RWDM, ils me regardent de travers ou rient un peu. Tout le monde est presque devenu fan d’Anvers, mais j’ai été supporter à Molenbeek bien plus tôt.
Comment a-t-il atterri dans ce club ? « C’est un choix d’enfance », affirme-t-il fièrement.
« Lorsque, à huit ans, en classe, nous devions choisir notre club de football préféré, tout le monde choisissait les classiques : Anderlecht, le Club de Bruges et, bien sûr, l’Antwerp. Je n’ai pas voulu me contenter de ce choix et j’ai opté pour le RWDM ».
Le vainqueur Edwig Van Hooydonck après le Tour 1989.
Zwanzederby
Et malgré un parcours en dents de scie au club, Van Hooydonck est toujours resté fidèle aux couleurs rouge et noir.
« Le statut de supporter du RWDM m’a un peu échappé, mais j’ai continué à suivre le club de près. D’un enfant rêveur, je suis devenu un abonné de la première division ».
Cela n’a pas toujours été une évidence. Le club bruxellois a un passé glorieux, avec plusieurs titres dans l’avant-guerre et l’entre-deux-guerres notamment. Par exemple, en 1935 – alors sous le nom de Daring Club Molenbeek – il a interrompu la série historique de 60 matches sans défaite de son rival, l’Union, pour jouer lui-même les deux saisons suivantes en tant que champion.
Mais peu à peu, la professionnalisation rattrape le club de charme. Il a longtemps joué au trampoline entre la première et la deuxième division et a même fini par être exclu de la ligue en raison de problèmes financiers. Un redémarrage en série provinciale et quelques dossiers de fusion plus tard, il n’est revenu en première division que l’année dernière.
« Ah bon, même en provincial, j’ai continué à les suivre », dit Van Hooydonck. « Même si c’était souvent dans le journal. À l’époque, il fallait encore acheter un journal après le week-end et le feuilleter pour trouver tous les résultats.
« J’adore l’atmosphère qui règne dans ce club aujourd’hui. C’est un club très familial. Dans ma profession, par exemple, il y a beaucoup de familles et d’enfants. Cela, combiné au côté brutal du club, lui confère toujours un charme authentique ».
Constant Vanden Stock a failli s’étouffer lorsque je lui ai dit que j’étais supporter du RWDM.
Ainsi, même une offensive de charme effrénée de l’ancien président d’Anderlecht, Constant Vanden Stock, n’a pas réussi à convertir Van Hooydonck.
« Lorsque j’ai remporté le Tour des Flandres la première fois, j’étais assis avec Vanden Stock dans le studio de la VRT, à l’époque BRT. Je lui ai dit que j’étais un supporter de RWDM. Il s’est alors presque étouffé et m’a dit qu’il allait m’inviter plusieurs fois à l’antenne. den AnderlechtIl a essayé de me convaincre de changer d’équipe. Mais il n’a pas réussi ».
L’amour était également réciproque. « Quand j’ai gagné la Ronde, les supporters et les joueurs du RWDM m’ont envoyé toutes sortes de choses : des maillots, des ballons dédicacés, des posters… »
Le RWDM et l’Union se sont brièvement rencontrés en deuxième division il y a deux ans.
L’attente a déjà porté ses fruits pour l’ancien top rider. Pour la première fois, il a l’occasion de vivre un Zwanzederby en première division.
« J’ai hâte d’y être », se réjouit Van Hooydonck. « Et je ne suis pas le seul, d’ailleurs : on sent que tout est vraiment vivant à Molenbeek et à Bruxelles.
Le RWDM se trouve donc dans une dynamique positive. Il occupe la neuvième place du classement et a pris un nouveau point à Anvers la semaine dernière.
« On sent que tous les supporters jubilent en ce moment. Tout le monde semble se rendre compte qu’il s’agit d’une situation unique. Le derby contre l’Union en est le meilleur exemple. La rivalité, comme par le passé, occupe peut-être moins les supporters aujourd’hui. Il me semble que nous pouvons en profiter davantage en ce moment.
« Mais bien sûr, une victoire contre nos voisins serait la cerise sur le gâteau », conclut-il en souriant.