Autrefois roi du transfert, aujourd’hui pivot invisible : comment se porte Mogi Bayat ?

Les projecteurs ont cédé la place à l’ombre. Alors que Mogi Bayat dominait ouvertement le marché belge des transferts, le courtier tant décrié semble aujourd’hui avoir disparu. Ou n’est-ce qu’une question d’apparence ? Une chasse au trésor pour l’Iranien, toujours hanté par la controverse.

Personne n’a été plus présent dans les derniers jours du mercato que lui.

Il y a quelques années, Mogi Bayat n’était que trop heureux d’attirer l’attention sur ses (nombreuses) affaires conclues.

Le matin, il annonçait sur Twitter le nouveau meilleur transfert d’Anderlecht, quelques heures plus tard l’Iranien annonçait un milieu de terrain pour Charleroi et dans la soirée les départs au Club Brugge et au KAA Gent suivaient.

Bayat était partout – et le montrait à tous ceux qui le voulaient.

Un tweet typique de Bayat à son apogée.

Mais soudain, en octobre 2018, l’Opération Zéro a éclaté, avec le courtier clé comme l’un des acteurs clés de toute l’affaire – rappelez-vous comment la police a alors trouvé 200 boîtes de montres vides à son domicile.

Après la bombe, Bayat – toujours en attente de son procès – s’est réfugié dans les tranchées. Aucun transfert n’est apparu sur son célèbre compte Twitter depuis le scandale, seulement quelques auto-promotions pour des actions caritatives lors du coronapiek en 2020.

Aucun cliché de Bayat n’est apparu dans les agences photographiques belges depuis plus de trois ans, et les contacts avec les journalistes semblent s’être taris.

Où est l’homme qui était partout ?

Plus réfléchi, mais pas plus courageux

Les leçons tirées du passé Bayat préfère désormais délibérément se mettre sous le vent.

« Mais il fait certainement toujours autant de transactions », assure un collègue. Une déclaration que les chiffres officiels de la Fédération belge de football confirment également.

Entre avril 2022 et 2023, Bayat et son agence ont fait Creative &amp ; Management Group 19 « transactions » dans le championnat belge – comme le transfert de Casper Nielsen au Club Brugge, ainsi que les nouveaux contrats de Hein Vanhaezebrouck et Felice Mazzu.

Il est important de le souligner : Bayat a pu intervenir dans un grand nombre d’autres dossiers en tant qu’intermédiaire, de sorte que toutes les transactions n’entrent pas dans les statistiques sous son nom.

Selon ses derniers comptes déposés en Belgique, M. Bayat a réalisé un bénéfice de plus d’un million d’euros avec son entreprise, ce qui est peu par rapport à la somme record de 5,6 millions d’euros enregistrée l’année précédente.

Cependant, depuis 2019, il existe également une société britannique MB Foot UK, qui a rapporté plus de 3 millions d’euros supplémentaires l’année dernière.

Et tout cela sans prendre de photo.

Chez KAA Gent, la porte s’ouvre toujours en douceur pour Bayat – ici dans une image d’archive.

Le fait que le courtier réalise toujours autant de bénéfices prouve qu’il n’a absolument pas vu sa clientèle fuir, malgré le scandale du football.

A Charleroi, au KAA Gent et à Eupen, l’empreinte de Bayat est toujours bien visible, même si tout le monde refuse de le qualifier d' »agent maison ». Aux Buffalo cet été, on a compté (sans succès) sur le réseau international de Bayat pour vendre Gift Orban, comme il l’avait fait plus tôt avec Jonathan David.

Contre l’avis du courtier du Nigérian.

D’autres clubs, comme Anderlecht, ne claquent pas radicalement la porte, mais préfèrent ne pas dépendre de Bayat pour leurs affaires. Même au KV Courtrai cet été, une transaction a échoué en raison de l’intervention de l’Iranien.

D’ailleurs, Bayat le fait parfois de manière non sollicitée. Opération Zéro a peut-être rendu ce personnage clé controversé plus prudent, mais certainement pas plus courageux.

Lors du mercato d’hiver de l’année dernière, Bayat a brutalement détourné le transfert d’Anthony Limbombe à Zulte Waregem. Le joueur ne voulait plus travailler avec son ex-courtier en raison d’incidents passés, mais ce dernier a pu tout faire capoter grâce à sa grande influence chez le vendeur nantais.

Pas de Mogi ? Pas de transfert.

Dans le collimateur également, les tribunaux anglais et français

Si de telles histoires sont passées relativement inaperçues chez nous, les activités de Bayat à l’étranger ont fait sensation.

Certainement en France, en raison de son emprise sur la politique sportive de Nantes. Intimi a assuré que Bayat y travaillait comme directeur sportif officieux, ce qui a provoqué la colère des supporters après des résultats décevants.

Dans une rare interview (par courrier) avec le journal français L’Equipe Bayat a réfuté toutes les accusations : « Cela peut vous surprendre, mais je n’ai aucun intérêt pour Nantes. Je ne suis qu’un fournisseur, je me mets à leur service quand ils ont besoin de moi. Comme je le fais pour d’autres clubs »

Seule la juridiction française met en doute ces affirmations.

En avril, le parquet de Rennes a même ouvert une enquête sur Bayat pour « exercice illégal de la profession d’agent de joueurs, blanchiment d’argent et appartenance à une bande ».

Les supporters nantais ont un jour brandi une banderole contre Bayat : « Un courtier qui est directeur sportif, ça ne choque personne ? »

Moins de deux semaines plus tard, un dossier était également ouvert contre Bayat en Angleterre par la Football Association FA. Le pouvoir qu’il exerce à Watford fait sourciller.

Bayat négocie plusieurs transferts avec son réseau de clubs favoris, tout en entretenant une relation étroite avec l’ancien directeur Lorenzo Gallucci. Ce dernier a même détenu des parts dans la société de Bayat pendant une courte période.

Ainsi, après la Belgique, la France et la Grande-Bretagne ont également braqué la loupe sur le courtier controversé.

Il ne faut pas s’attendre à de nouveaux tweets dans l’immédiat.

Auteur

  • Roger

    Hello, moi c'est Roger, passionné du FC Barcelone et d'Anderlecht, je marie le tiki-taka espagnol avec la fougue belge sur le terrain. Le Camp Nou et le Parc Astrid sont mes temples, et je vis pour le football.

LIRE  El Khannouss et Vanaken maintiennent l'équilibre entre le Club de Bruges et Genk.